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Quartiers de reconnexion : genèse et production d'un nouveau modèle urbain

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Créateur

Contributeur

Institut d'études politiques de Paris - Sciences Po Ecole de la Recherche Centre de sociologie des organisations (CSO)
Membres du jury :

Sophie Dubuisson-Quellier [Directeur de thèse]
Philippe Steiner [Président]
Renaud Payre [Rapporteur]
Pascale Trompette [Rapporteure]
Patrick Le Galès
Sylvie Tissot

Date

Type

Langue

fre

Identifiant

ark:/46513/sc178qrm

Document informations

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Description

Résumé en français :

Cette thèse retrace la genèse et la production d’un modèle urbain qui apparaît dans de nombreuses villes françaises au début du 21e siècle. Répondant à de multiples dénominations, comme celles d’« écoquartier » ou de « quartiers durables », des opérations urbaines lancées isolément dans les années 2000 ont acquis au cours de leur production une visée réformatrice : elles promettent de créer une mixité sociale harmonieuse, de régénérer la vie urbaine et de voisinage et de réconcilier la ville avec la « nature ». Pour ces raisons, ces quartiers sont qualifiés ici de « reconnexion ». Ils sont analysés à partir de trois projets lancés en Île-de-France (à Paris, Pantin et L’Île-Saint-Denis) au moyen d’une enquête ethnographique (entretiens, observations de longue durée, données statistiques, analyses iconographiques et documentaires) et en variant les échelles d’analyses locale, nationale (au sein du ministère du Logement) et internationale (lors d’événements comme la COP21). La thèse retrace la mise à l’agenda des nouveaux quartiers, étudie la manière dont certains d’entre eux deviennent des exemples à suivre en France et à promouvoir à l’étranger, analyse comment leurs promesses se traduisent dans les marchés fonciers et immobiliers, puis dans la conception architecturale et urbaine. L’argument est que la construction incrémentale de ce modèle urbain passe par de multiples opérations de valorisation au sein des marchés fonciers et de circulation de leurs promesses parmi les collectivités locales, les gouvernements intermédiaires et nationaux et les acteurs économiques en France et à l’étranger. La thèse entend ainsi contribuer à une sociologie économique du changement urbain, à la sociologie des promesses et de l’innovation ainsi qu’à une sociologie politique des modèles.

Résumé en anglais :

The dissertation recounts the genesis and production of a new urban model which appeared in many French cities in the beginning of the 21st century. Coming under different labels, such as “eco-districts” or “sustainable districts”, a series of local urban operations initially launched independently, eventually acquired a common social reform dimension. Harmonious social mixing, neighborly relations and a vibrant urban life, and the reconciliation between the city and “nature”, make up this urban ideal which I therefore propose to call “reconnection”. The latter is analyzed through in-depth ethnography (interviews, long-term observations, quantitative data, iconographic and written documents analyses) of three “reconnecting districts” under construction in and around Paris, and by connecting these local urban operations with national policies (studied through field work at the French Ministry of Housing) developed in a wider international context (most notably, the COP21 international climate summit in Paris). The thesis examines the processes by which those urban operations are first set on local political agendas, it analyzes how some of them become trend-setters in France as well as demonstrators of exportable French urban savoir-faire around the world, and finally studies how those new districts’ promises of “reconnection” translate within land and housing markets and take shape through urban and architectural conception work. I argue that this new urban model emerges through an incremental process made up of multiple valuation operations and based on the incessant circulations of reconnection promises among cities, intermediary and national governments as well as economic actors. Ultimately, this thesis aims at contributing to the economic sociology of urban change, to the sociology of promises and innovations, and to the political sociology of models.