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Les nouvelles migrations de travail intra-européennes : jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne

Sujet

Créateur

Contributeur

Institut d'études politiques de Paris - Sciences Po Ecole de la Recherche Observatoire sociologique du changement
Membres du jury :

Alain Chenu [Directeur de thèse]
Ettore Recchi [Président]
Serge Paugam [rapporteur]
Anna Triandafyllidou [rapporteure]
Claire Bidart

Date

Type

Langue

fre

Identifiant

ark:/46513/sc177hpv

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Description

Résumé en français :

Cette thèse interroge l'existence et la définition de « nouvelles migrations de travail » en Europe à partir de l'analyse comparée des jeunes migrants Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne. En adoptant une approche comparative et historique, elle montre d’abord que c'est la conjonction entre un espace économique inégal et une intégration économique avancée d'une part ; et la transformation des inégalités intranationales vis-à-vis de l'emploi d'autre part, qui explique la diversité des propensions à migrer dans les différents pays européens. En se plaçant ensuite du côté des pays d'accueil, elle montre la persistance de la segmentation du marché du travail et la pertinence de l'utilisation de cadres d'analyse transnationaux et sectoriels pour mettre en évidence l'existence de marchés d'emplois locaux globalisés. L'étude analyse également le processus de ségrégation professionnelle des migrants, dont les ressources personnelles (et en particulier l'origine sociale) conditionnent fortement les opportunités de mobilité sociale. Enfin, en analysant l’interaction entre mobilité, insertion professionnelle et passage à l’âge adulte, elle montre que la mobilité peut devenir une forme de précarité sociale marquée par une incertitude temporelle et spatiale. Au final, l'étude démontre la nécessité de distinguer les pratiques de mobilité, qui se caractérisent par une diversification sociale, des usages sociaux distincts, classés et classants, dans un champ de l'international transformé par la libre-circulation ; et les migrations de travail comme fait social, caractérisées par de fortes régularités historiques.

Résumé en anglais :

This dissertation investigates the definition and the characterization of “new” labor migrations within Europe. Based on a comparative analysis of young Polish and Romanian migrants in the United-Kingdom and in Spain, it uses both statistical data and qualitative analysis of migrants’ interviews. The analysis of patterns of migration within the European space shows that the diversity of national profiles can be explained by the convergence of an integrated but unequal economic space on one hand, and the rise of new intranational inequalities regarding the labor market, on the other hand. The analysis based on the countries of destination (the United-Kingdom and Spain) shows that labor market segmentation is still prevailing. It suggests that the transnational and sector-based approach is necessary to fully explain and identify globalised labor markets. The analysis also investigates the social process of segmentation and its impact on migrants’ occupational mobility, or the lack thereof. It shows that chances of mobility depend mainly on individual resources reflecting the social origin of migrants. Finally, the analysis of the links between professional integration, entry into adulthood and mobility suggests that mobility is also a kind of uncertainty, both time-related and space-related. As a conclusion, the study reveals the necessity of distinguishing between mobility practices, characterized by a growing diversity and distinct social uses in the transformed international field of free mobility; and contemporary labor migrations as a social fact, which includes in part intra-european migrations.