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Crises de gouvernementalité et généalogie de l’État aux XXe et XXIe siècles : recherche historico-philosophique sur les usages de la raison politique

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Créateur

Contributeur

Institut d'études politiques de Paris - Sciences Po Ecole de la Recherche Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF)
Membres du jury :

Jean-Marie Donegani [Directeur de thèse]
Pascale Laborier [Président]
Frédéric Gros [Rapporteur]
Laurent Jeanpierre [Rapporteur]
Lisa Jane Disch
Isabelle Bruno

Date

Type

Langue

fra

Identifiant

ark:/46513/sc174x7v

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these-Pierre-Sauvetre-2013.pdf

Description

Résumé en français :

La thèse, composée de deux grands ensembles, explicite d’abord la trajectoire de la notion de « gouvernementalité » dans les cours de Michel Foucault au Collège de France de 1976 et 1984 afin d’établir un nouveau cadre théorique d’analyse du conflit politique à partir de l’étude des rapports de réciprocité entre les pratiques étatiques et les contre-conduites. Dans un deuxième temps, elle met ce cadre théorique à l’épreuve d’ensembles empiriques afin de tracer une généalogie de l’État au XXème et XXIème siècles à partir d’une ethnologie du dire-vrai dans la pratique sociale. Sur des aires, des temps et des populations variables, elle identifie quatre régimes différents de véridiction/juridiction des pratiques gouvernementales logiquement articulés les uns aux autres par des rapports de réciprocité successifs :1 / le régime libéral social de la res socialis en France des années 1890 aux années 1960 ; 2/ le régime de la res nullius dans les comités d’action en France dans les années 68 ; 3/ le régime néolibéral de la res economica à l’échelle mondiale depuis les années 1970 ; 4/ le régime de la res communis dans la Coordinadora del agua et les comités de l’eau boliviens dans les années 2000. Chacun de ces régimes implique une expérience différente de l’État en termes de degré et d’espaces de gouvernementalité, d’effets des politiques étatiques sur le niveau des inégalités et la structuration des rapports entre classes sociales ou sur le degré de démocratisation de la vie publique. C’est donc à une évaluation historiquement différenciée de l’État qu’invite la méthode foucaldienne d’analyse des formes de véridiction sur lesquelles sont indexées les pratiques gouvernementales.

Résumé en anglais :

The thesis is made of two parts and analyzes at first the trajectory of the notion of “governmentality” in Michel Foucault’s courses at the Collège de France between 1976 and 1984 to develop a new analytical framework of political conflict through the reciprocal relationships between state practices and counter-conducts. Secondly, it puts this theoretical framework to the test of a series of empirical data to draw a genealogy of the State in the twentieth and twenty-first centuries from the viewpoint of an ethnology of truth telling within social practices. On variable areas, times and populations, it identifies four different regimes of veridiction/jurisdiction for governmental practices logically articulated some in the others by successive and reciprocal relationships: 1/ the social liberal regime of the res socialis in France from the 1890 to 1960s; 2/ the regime of the res nullius for the action committees in France in the 1968s ; 3/ the neoliberal regime of the res economica at the global scale since the 1970s; 4/ the regime of the res communis for the Coordinadora del agua and bolivian water committees in the 2000s. Each of these regimes involves a different experiment of the State in terms of degree and spaces of governmentality, of effects of state policies on the level of social inequalities between classes or on the degree of democratization of public life. It is thus to a historically differentiated evaluation of the State that invites the foucaultian method of analyzing the veridictions to which are indexed the governmental practices.